A hauteur de Kaub et dominé par le château restauré de Gutenfels, se dresse, au milieu du Rhin, un imposant donjon à cinq pans entouré d’une enceinte à tourelles. Outre la défense du fleuve, il eut une utilisation plus lucrative… Des cordes et câbles étaient tendus à fleur du Rhin et abaissés pour le passage des bateaux après péage… Mais cette impressionnant bastion a aussi sa légende romantique… Jugez :
Au 12è siècle, le Comte Palatin, Conrad de Staufen, avait beaucoup à faire pour protéger sa jolie fille Agnès, convoitée par un essaim de prétendants…Il souhaitait que celle–ci et ses biens s’unissent à une famille issue du parti gibelin… dont lui et son frère l’Empereur étaient les garants…
Le choix d’Agnès s’étant porté sur le gelfe Henri de Brunswick… Jeune prince de bonne famille mais de parti non souhaité, le Comte s’opposait à cette union… Plus le père s’opposait plus la fille s’entêtait….Si bien que le Comte Palatin fit enfermer sa fille, dans la forteresse Pfalz, au milieu du Rhin et à l’abri de toute approche non acceptable…Mais l’amour se joue des interdits et, une nuit, une barque déposa un « pèlerin » à l’entrée du bastion dont un serviteur acheté ouvrit la porte… Henri avait rejoint Agnès… Combien de fois, on ne le dit pas, mais un jour, entre les murs épais de la Pfalz, retentirent les cris d’un nouveau né…
Le Comte palatin, comme frappé par la foudre, alla plaider sa cause auprès de l’Empereur que cela amusa beaucoup… Il s’en retourna, tout penaud, pour apprendre par sa fille qu’elle s’était mariée secrètement et elle lui présenta, en preuve, un acte établi en secret, mais en bonne et due forme… Le Comte rassuré ne put que s’incliner mais pour la bonne tenue du protocole, on remaria officiellement les tourtereaux en des noces brillantes qui scellèrent la réconciliation de partis des Guelfes et Gibelins.
(Extrait du dossier de l'intégrale 7 "Sombres Complots"... A paraître en mai 2009)